Les trois petits cochons, un jeu qui prolonge le conte 

07/01
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illustration Les trois petits cochons : un jeu édité chez Purple Brain, à partir de 7 ans, de 2 à 5 joueurs, 20 min.

S'immerger dans l'univers du conte, c'est pas donné à des profanes du GN. Le jeu de Laurent Pouchain (et illustré par Xavier Colette) permet cette prouesse à des enfants à partir de 7 ans. Le but : bâtir les plus belles maisons, dans trois matériaux (paille, bois, brique) et en trois éléments superposables (porte, fenêtre, toit). Matériaux et éléments forment donc neuf tas de tuiles. Cinq dés, après trois essais, indiquent la ou les tuile(s) à piocher. Attention aux dés noirs, ils peuvent nous transformer en loup ! Avec deux loups, le joueur doit souffler sur une maison. En fait, il souffle sur une flèche tournante, qui montrera le matériau à détruire dans une maison adverse que le joueur aura choisie. Plus c'est solide, plus le loup aura du mal à souffler la maison, et plus on gagne de points de victoire. Ceux-ci sont comptés en fin de partie pour déterminer le vainqueur. Pour les plus geeks, des objectifs permettent de pimenter le jeu.

Le jeu est bien adapté pour les enfants à partir de 7 ans, un âge où on peut commencer à adopter des stratégies. Mais quelques essais en grande section de maternelle avec une ribambelle d'enfants de 5 à 6 ans m'ont permis de l'adapter pour des plus jeunes.

Tout d'abord, pour raccourcir la durée de la partie, qui prend fin normalement lorsque deux tas de tuiles sont épuisés, un seul tas épuisé peut arrêter la partie, pour une partie de 10 à 15 minutes.

Ensuite, les enfants ont tendance à vouloir faire de belles maisons du même matériau. Or, lorsque le loup réussit à souffler cette belle maison, tous les éléments de ce matériau disparaissent. Les premières parties ne sont pas très stratégiques, je propose aux enfants que le loup ne souffle qu'une seule tuile de la maison, afin de préserver les émotions.

Enfin, je trouve que le loup n'apparaît pas souvent, alors que les enfants adorent souffler comme le loup - mais avec beaucoup de peine - sur la flèche. Les enfants soufflent donc dès l'apparition d'un loup dans leur jet. C'est plus fun.

Parmi les compétences mises en jeu, il y a bien sûr le tableau à double entrée, abscisses et ordonnées, qui induit le repérage dans l'espace. Les enfants s'en servent sans s'en rendre compte. Plus proche des enfants, la numération et la reconnaissance de petites quantités sont bien adaptées pour les enfants de 5 à 6 ans. D'autant qu'il doivent doubler cette compétence d'une lecture d'image : c'est la conversion croisée entre le nombre de dés et le nombre de têtes de cochon sur la tuile, d'une part, et le dessin des dés avec l'élément de maison à piocher d'autre part.

« Les trois petits cochons » est donc un jeu riche, même pour les plus jeunes et adaptable en fonction de la motivation et des compétences de chacun.

Signé Pierre-Emmanuel Guérin.

Gwénaëlle G.