La règle de Troyes 

26/01
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illustration Un tryo, pardon, un trio belge d'une efficacité étourdissante : c'est avec Troyes, le tout premier jeu de la jeune société d'édition Pearl Games que Sébastien Dujardin (l'un des créateurs) a défrayé la chronique du milieu ludique !

L'étoile du jeu : À la manière du trio « Bruno Cathala / Antoine Bauza / Ludovic Maublanc », seriez-vous, avec vos deux acolytes de Troyes(ndlr : Xavier Georges et Alain Orban), sa version belge : de nombreuses idées et projets derrière la tête ?

Sébastien Dujardin : En fait, c'est une histoire purement d'amitié au départ. On n'avait pas du tout la même approche au début, on cherchait uniquement quelque chose d'éditable. Cela dit, on est loin d'être fermé et là, on a un autre projet à trois.

EDJ : Choix judicieux avec Repos Production (7 Wonders, entre autres), succès survitaminé avec le Small World de Philippe Keyaerts et puis votre « entrée en jeu » très remarquée ? Pur hasard ou s'agit-il d'une sorte de vengeance belge ?

S.D. : Je ne sais pas mais ça n'empêche pas les Français de se considérer comme les meilleurs (rires). On me prend d'ailleurs pour l'un deux et je dois parfois le préciser lorsque l'on parle de « Pearl Game » dans la presse. Dans le cinéma, c'est pareil, les Français se sont souvent appropriés certains acteurs belges mais c'est plus comique qu'autre chose. Ce qui est hallucinant, c'est qu'à Essen, il y avait deux jeux belges – 7 Wonders et Troyes– on a fait respectivement première et seconde place au Fairplay 2010 (ndlr : un listing de popularité propre au festival) mais il n'y avait pas d'autres jeux belges. Il y avait cent cinquante jeux allemands, cinquante jeux français et puis deux jeux belges... je pense qu'on se défend assez bien sur la qualité.

S.D. : Concernant Troyes, comment se déroule la création d'un jeu à trois ? Qui fait quoi ?

Xavier avait dit qu'il ramenait les idées, Alain les bières et moi les protos(rires). Je pense qu'il faut bien s'entendre, c'est pas plus compliqué que ça. On se voyait une fois par mois et on échangeait beaucoup par mail. L'idée de base du jeu s'axe sur trois couches de la population (ndlr : les clergés, les militaires et les paysans), étant mécanicien, j'ai travaillé sur la mécanique du jeu, Xavier et Alain, eux, ont mis l'accent sur le thème. De plus, le thème me plaisait énormément et puis c'est moi qui prends les décisions en tant qu'éditeur. (rires)

EDJ : En si « peu de temps » arrivé 2ème dans le « vote des gamers » à Essen (ndlr : ville d'Allemagne où se déroule chaque année à la fin octobre un salon internationale du jeu de société et jeux de rôle et bien d'autres choses). Quel a été votre vécu après cela ?

S.D. : C'était plus qu'une surprise. On ne se rend pas bien compte mais c'était vraiment du rêve. On cherchait un bon accueil mais on ne s'attendait pas à un tel impact sur les ventes (ndlr : 4000 boites qu'il espérait vendre en un an, en quatre jours, il était déjà en rupture de stock) car ce n'était pas l'objectif au départ. L'un des espoirs de visibilité était évidemment lié au succès des derniers jeux de Xavier (ndlr : dont Carson City).

EDJ : Un article de Sudpresse du 6 novembre 2010 évoque votre projet de jeu sur la ville de Tournai. Parlez-nous en un peu plus.

S.D. : Pour le moment, la mécanique nous plait énormément et le jeu sera fait sous forme de cartes. A priori, ça sera à Tournai car je viens de là et la ville de Troyes est jumelée cette ville belge.

EDJ : Aujourd'hui, vivez-vous de votre passion ?

S.D. : Aujourd'hui oui… mais demain non. (rires) Quand j'ai commencé, j'étais sans emploi et actuellement j'attends les résultats de Troyes et me donne un an pour savoir comment m'organiser. Concernant Pearl Games, c'est mon boulot d'éditeur qui me permettrait de vivre et non celui d'auteur qui est plus un passe-temps. Avant que j'édite Troyes, je cherchais déjà d'autres titres à éditer.

Le jeu est disponible (et dédicacé) à l'Etoile du Jeu, un grand merci à Sébastien Dujardin pour son implication.


Gaël Barzin pour l'étoile du jeu =)

Pour d'autres interviews tout aussi intéressantes c'est ici.

Gaël B.