La Gloire de Rome 

24/10
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illustration Parmi les nouveautés parues cette année, La Gloire de Rome a déjà beaucoup fait parler. Le plaisir unanime des joueurs d'une part, mais surtout le bras de fer qu'il a occasionné entre deux éditeurs francophones : Filosofia et Iello, sont à l'origine de ce buzz.


Gloire de Rome VS Uchronia

Revenons d'abord sur la polémique qui a entouré le jeu. A l'origine, La Gloire de Rome est un jeu de carl Chudyk paru en 2005 aux Etats-Unis chez Cambridge Game Factory sous le nom de Glory to Rome. En l'absence de VF, ce jeu était jusque là seulement connu de quelques experts français, mais son rang de 82è meilleur jeu sur Boardgamegeek, coincé entre Space Hulk et Cosmic Encounter laissait présager de la qualité du jeu.
Or, figurez-vous qu'en cet an de grâce 2011, Cambridge Game Factory cédait les droits de traduction en VF à Filosofia, éditeur canadien de son état, qui prévoyait de le traduire sous le titre "La gloire de Rome", tandis que de son côté, Carl Chudyk s'accordait avec Iello pour éditer un nouveau jeu, qui s'inspirait grandement des mécanismes de son bébé "Glory to Rome", mais tout en voulant le dépasser pour améliorer encore le concept ; cette création devait se nommer "Uchronia".
L'histoire a pris une tournure juridique, et ni l'un, ni l'autre des protagonistes n'a plus communiqué sur le sujet. De ce que nous en savons, La Gloire de Rome de Filosofia est sortie de 5 août. De son côté, Uchronia a été effacé de la photo chez Iello, plus un mot, ni sur leur compte Facebook, ni dans leur catalogue de Noël. On espère se tromper, mais ça sent le sapin pour Uchronia! Espérons que sa sortie est reportée aux calendes grecques pour ne pas faire d'ombre à son jumeau.

La Gloire de Rome, le jeu

La Gloire de Rome se situe en 64 av JC, après l'incendie injustement attribué à Néron. Rome est dévastée, et les joueurs incarnent de riches patriciens prêts à reconstruire la ville pour satisfaire leur soif de renommée.
Regardons de plus près la boîte, nouveau format 23x15, bien remplie et peu onéreuse. --Image--
Pour la modique somme de 17 euros environs, vous voici à la tête de rien moins que 200 cartes et 5 plateaux individuels. Les grincheux diront que les plateaux sont fins, soit ; il est vrai qu'on a connu des plateaux bien plus épais… et gondolés, pour 2x ce prix.
Les illustrations, très BD franco-belge, sont l'œuvre de Igor Wolski, jeune illustrateur polonais dont vous pourrez admirer les productions ici. Pour peu que vous soyez amateur de la série Astérix, vous ne serez pas dépaysé.


La Gloire de Rome, la Mécanique

--Image--Les cartes du jeu permettent de figurer trois éléments principaux qui correspondent à trois utilisations différentes :
• 1 Les bâtiments qui, une fois construits, nous fourniront des avantages définitifs
• 2 Les métiers qui correspondent aux 7 actions disponibles au cours du jeu
• 3 Les matériaux qui permettront de bâtir les bâtiments sus-nommés.

Un tour de jeu se déroule comme suit :
Le premier joueur peut décider de penser / piocher des cartes ou de jouer un rôle.
S'il pense, le tour se termine immédiatement et le marqueur premier joueur passe à sa gauche.
S'il joue un rôle, les autres joueurs ont le choix entre réaliser eux aussi ce rôle ou passer leur tour en pensant / piochant. Lorsque tout le monde a joué l'action correspondante à son rôle ou a pioché, alors le tour se termine.
Je ne détaillerai pas ici les 7 rôles disponibles. Pour connaître l'intégralité des règles, rendez-vous sur l'excellent site du Repaire des Jeux pour consulter la vidéorègle.


Les sensations de jeu

La Gloire de Rome a été comparé à un San Juan ou un Race for the Galaxy. Même s'il s'agit bien de développement et de construction de bâtiments, on est pourtant bien loin de l'austérité de ces deux compères. Dans La Gloire de Rome, les bâtiments octroient des avantages parfois très importants, certains diront trop. La puissance de certains bâtiments et la synergie qu'ils peuvent générer entre eux déplairont certainement aux plus rigoristes. Pour les autres, ce sera un réel plaisir de mettre la dernière pierre à un édifice surpuissant !
Les quelque 40 bâtiments rendent les choix nombreux ; il existe cependant seulement deux façons principales de marquer des points. L'avenir nous dira si cette pléthore de bâtiments correspond bien à une multitude de stratégies ou si elle masque de trop grands déséquilibres.
Les amateurs d'action bonus trouveront leur bonheur en garnissant au maximum leur clientèle.
Les bâtisseurs pourront miser sur les architectes ou artisan pour multiplier les constructions.
Les possibilités de pourrissage sont ici bien présentes avec un légionnaire réquisitionneur de matériaux dont le pouvoir sera décuplé par le Pont ou le Colysée.
Enfin, il ne faudra pas oublier que le marchand offre avec sa chambre forte, l'une des principales sources de points de victoire du jeu.

CCL : De par des choix de jeu sans concession, La Gloire de Rome parvient à se faire une place parmi les jeu de construction/développement, pourtant déjà foison. Ce parti pris ne plaira certes pas à tous les joueurs, mais son succès non démenti depuis 2005 outre-Atlantique dépasse le simple effet buzz. Ce jeu a un public, il ne vous reste qu'à venir l'essayer au club.

François L.