Khronos 

16/12
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illustration Oldies but goldies
Rubrique des jeux oubliés et seconde chance.

Certains jeux n'ont pas eu la « carrière » qu'ils méritaient. Pas arrivés au bon moment, éditeur mal connu, distribution douteuse, pas de publicité dans les points de ventes, les raisons sont nombreuses.
J'ai décidé de redonner un coup de pouce à un jeu qui à mon sens est injustement méconnu. Il s'agit de KHRONOS. C'est un jeu de créateurs Français, Arnault Urbon et Ludovic Vialla. Il a reçu le prix des créateurs de Boulogne Billancourt en 2006 ce qui n'est pas rien.

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Ce jeu nécessite un peu de matière grise, de l'attention et une période d'apprentissage tout à fait raisonnable pour être maitrisé. La mécanique est fort simple et les règles très abordables. Ses points forts sont l'infini renouvellement des situations et le thème très original. A l'heure ou 80% des jeux sont basés sur le commerce, la gestion de ressources, décliné à toutes les époques et sous tous les thèmes, ici nous allons jouer avec le temps. Le plateau de jeu représente une partie d'un pays reproduit 3 fois à l'identique. Chaque partie représente une époque, les commanderies, les prieurés et les confréries. Il va s'agir de poser des bâtiments dans chacune des époques pour marquer un maximum de points de victoires. Mais attention une action dans une époque a des répercutions dans les autres. Construire un donjon à l'époque des commanderies en fait apparaître un dans les deux autres époques, et inversement détruire un bâtiment dans une époque risque de le faire disparaître dans une autre. Il faudra apprendre à maitriser ce paradoxe du temps. Ceux qui ont vu Terminator comprendront de quoi je parle. C'est un jeu de placement et c'est bien le plus important. Même si on « construit » des bâtiments, ici pas de ressources, de pierres, de bois, ou autres à collecter. Chaque joueur a 2 agents qu'il peut déplacer d'une époque à l'autre pour construire et 4 cartes qui lui disent quoi construire. Les petits cubes de couleur indiquent seulement l'appartenance à un joueur. Une partie se joue en 7 tours, ce qui est rapide et donc chaque tour est important.

Le jeu est vendu pour 2 à 5 joueurs, mais disons le tout de suite il est optimal à 3. Lorsqu'on connait bien à 4 c'est jouable, mais à 5 on ne maitrise plus grand chose et cela devient de l'opportunisme. Le trop est l'ennemi du bien et c'est sans doute une des raisons de son manque de succès. Chaque joueur passant trop de temps à réfléchir les parties deviennent ennuyeuses et interminables. 3 c'est vraiment l'idéal.

Oldies but goldies n'a de l'intérêt que si on peut redécouvrir en vrai ce jeu au club et pas seulement au travers d'un article. Aussi je le présenterai régulièrement aux soirées du jeudi et vendredi dans une explipartie à 3 joueurs max pour bien saisir les mécanismes et subtilités de ce jeu qui vaut le détour.

Frederic C.