Faut il aller à Essen ? 

21/10
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illustration Cela fait maintenant 4 années que je vais à Essen, pour le salon International du jeu. Et donc, cette année encore, j'y suis retourné, un peu par habitude. Maintenant que cette nouvelle édition a fermé ses portes, je me suis posé la question : cela vaut-il toujours le coup d'y aller ?


Mais quelle est le numéro de l'édition 2014 déjà ? Qui le sait ? A vrai dire, peu importe, ce qui compte pour les visiteurs c'est d'y faire des bonnes affaires. Mais avant cela, il faut payer le ticket d'entrée. Et ce n'est pas donné : le prix du ticket d'entrée est fixé à 11€50 pour une journée, et à 27€ pour les 4 jours. Si vous décidez d'y passer au moins 3 jours, il faut donc prendre le pass à 27€. Et prévoir les nuits d'hôtel. Tout cela sans compter les frais d'essence pour venir.

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A Essen il n'y a pas que des jeux

Une fois entré dans le salon, chacun a sa technique. Certains auront préparé un chemin optimisé entre les stands, d'autres s'y promèneront à l'aveugle, avec le même objectif en tête : tomber sur LA bonne affaire. Et autant dire que c'est compliqué, depuis que les halls ont été réarrangés, les soldeurs sont moins présents, et les prix sont moins attractifs. Moins de concurrence sans doute ?

Pourtant, ces stands de jeux bradés ne désemplissent pas, il y'en a même un où il faut littéralement faire la queue pour pouvoir entrer. Alors certes, on trouve des choses, mais la plupart du temps, soit les jeux sont dans la langue de Goethe (j'ai vu du Virgin Queen en allemand à 25€, au lieu des 80€ pour une version anglaise), soit les jeux sont totalement inintéressants. Et parfois, on trouve même des jeux soldés au même prix, voire plus chers que sur les stands des éditeurs ! Qui a dit Deus ? Vendu 45€ chez les soldeurs sans goodies, alors qu'il était pour le même prix chez l'éditeur, sans la cohue mais avec les goodies ?
Si on parle l'allemand, on trouve tout de même des choses intéressantes, mais pour le reste, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

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Quelques tables pour jouer tout de même

Il reste donc les nouveautés à tester. Cette année, il m'a semblé que le public était moins au rendez-vous, contrairement aux jeux. Nous avons pu en tester plusieurs, sans trop de problèmes. Pas de liste d'attente, pas de réservation de table, on a même vu des stands où les démonstrateurs attendaient les joueurs. La faute à la GENCON, où certains jeux étaient déjà disponibles bien avant Essen ? Et au fait que ces jeux étaient déjà disponibles en boutique (Five Tribes par exemple) ? Les visiteurs avaient peut-être déjà pu y jouer, ou même, avaient acheté le jeu dans leurs boutiques habituelles, qui en plus vendent souvent moins cher que sur le salon.

Il y'a par contre une chose que vous n'aurez pas dans votre boutique, c'est la possibilité de rencontrer les auteurs. Et là, il y'a peu d'endroits qui en regroupent autant en si peu de jours. Beaucoup d'horaires de dédicaces prévus sur les stands, que ce soit auteurs ou illustrateurs. C'est peut être pour cela que les gens font le déplacement à Essen.

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Quelques jeux demandant des smartphones ou tablettes étaient présentés. Le futur ?

Et puis il y'a l'ambiance. Difficile à décrire à une personne qui n'y est jamais allé. C'est le brouhaha général, on a du mal à s'entendre parler, et on se retrouve ensemble autour d'une table, où un coréen explique en anglais à des français et des allemands les règles de son jeu. Ou alors le fait qu'au détour de chacune des allées, on y croise une personne que l'on connait et que l'on n'a pas vu depuis longtemps : un bénévole de Ludinord, un ancien membre de l'asso, un auteur, un éditeur, que sais je ? Et puis il y'a les joueurs que l'on rencontre à l'hôtel, qui nous permettent de découvrir des jeux que l'on n'a pas forcément prévu d'aller voir, ou même pas vu du tout.

Finalement, cela vaut il encore le coup d'aller à Essen ? Oui, pour y croiser des gens, oui pour le côté cosmopolite, oui pour le côté un peu people qui permet de rencontrer des gens “du milieu”, un peu moins pour les prix et les nouveautés qui n'en sont plus vraiment à ce moment de l'année.

Cédric K.