L'Etoile du jeu
Association ludique - Mons-en-Baroeul
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Ystari est un éditeur dont la recette est simple : peaufiner et régler au maximum leurs jeux, encore et encore, jusqu'à ce que tout fonctionne à merveille et que le jeu soit terminé. Ils prennent le temps nécessaire, mais leur production en vaut largement la peine.RV Rigal est un auteur que l'on connaît bien, puisque présent depuis plusieurs éditions à Ludinord pour y présenter ses prototypes. Des jeux malins, simples à prendre en main, mais profonds. Quand ces 2 acteurs du monde ludique montent un projet ensemble, cela nous donne un jeu nous proposant de gérer une troupe de théâtre : Shakespeare. 6 jours, c'est le temps qui vous est accordé pour plaire à sa majesté la Reine d'Angleterre. Et croyez moi, ce ne sera pas facile ! Chaque jour correspond à une manche de jeu. Chacune commence par un pari : combien d'actions souhaitez vous réaliser ? A cette question, on aurait tendance à répondre : le plus possible ! Sauf que le nombre d'actions que vous allez jouer détermine également votre place dans l'ordre du tour. En effet, le joueur souhaitant en réaliser le moins va pouvoir jouer en premier. Tout le monde va donc parier entre 1 et 5 actions, en gardant en tête qu'en étant trop gourmand, il y'a de fortes chances que l'action visée ne soit plus disponible à son tour de jeu.  Du matériel abondant pour un jeu riche. Les actions sont au nombre de 2. Premièrement, il faudra recruter une fois par manche un nouveau personnage pour l'ajouter à sa troupe. Il y'a bien entendu des acteurs et des figurants, sans qui une pièce de théâtre n'existerait pas, mais il y'a également des artisans (costumières et décorateurs), ainsi que des orfèvres ou des assistants pour aider les artisans. La seconde action possible, qui constitue le cœur du jeu, est l'activation des personnages de la troupe. Activer un acteur permet de le faire répéter, ce qui fait progresser la troupe sur un ou plusieurs des 3 actes qui constituent la pièce qui doit être jouée. Un décorateur permet de construire le décor de la pièce, ce qui amène des bonus pour faciliter la vie de la troupe. Une costumière permet de mettre au point les tenues de scène de chacun des acteurs. L'orfèvre sublime les costumes et les décors en augmentant leur valeur, pour gagner des points de victoire. Il est même possible de demander de l'aide directement à la Reine, qui se chargera de nous donner un objectif secret afin de remporter quelques points de victoire supplémentaire, ou qui nous donnera un peu d'argent. Lors des journées 4 et 6, des répétitions générales en costumes sont organisées. Ne peuvent participer que les acteurs et figurants qui possèdent un costume complet, ce qui a pour effet de faire progresser leur troupe respective sur les 3 actes de la pièce. Les troupes les mieux placées sur les différents actes gagnent alors des bonus pendant ces 2 répétitions : de l'argent pour le premier acte, des points de victoire pour les 2 actes suivants. A la fin de la journée, il est nécessaire de mettre au repos tous les personnages qui ont été activés, sauf un. Cela signifie qu'ils ne pourront pas être utilisés lors de la manche suivante !  Le plateau individuel, ainsi que la troupe qui l'entoure. Quelle réussite que ce Shakespeare ! 2 actions uniquement, pour une profondeur et une richesse de jeu énorme ! Il faut à la fois gérer le repos de ses personnages qui limite les actions possibles durant une manche, le nombre d'actions que l'on souhaite réaliser sans être trop pénalisé par un ordre du tour en notre défaveur, les progrès sur les actes si on ne souhaite pas être trop en retard par rapport aux autres joueurs, tout en gardant un œil sur les finances de la troupe car chaque personnage doit être payé en fin de partie. Pour ne rien gâcher, le jeu ,illustré par le duo Arnaud Demaegd et Nériac, est magnifique. Un petit bémol toutefois, minuscule, le petit rappel sur la piste d'ordre du tour pour le point de victoire offert au premier joueur aurait dû être sous la piste, on l'oublie facilement. Ce jeu est un bijou, à posséder ABSOLUMENT ! Cédric K. |
