7 Wonders Duel : Quelle Merveille ! 

15/12
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illustration Normalement, à cette période de l'année, j'aurai dû vous proposer une selection de Noël. On ne va pas se mentir : Vous lez connaissez déjà les jeux de cette sélection pour y avoir joué au club ou pour avoir lu d'autres sélections qu'on trouve sur internet. Je préfère m'étaler sur un jeu en particulier qui m'a marqué en cette fin d'année : Je veux parler de 7 Wonders : Duel.

Certains connaissent déjà 7 wonders, jeu à moultes récompenses dont le succès se multiplie par le nombre de ses extensions. Voila maintenant Duel, une version qui se joue uniquement à 2 joueurs (là où le jeu de base pouvait se jouer jusqu'à 7). Alors, on ne peut pas parler d'extension puisque c'est un tout nouveau jeu. D'ailleurs, Antoine Bauza, le papa de 7 wonders, s'est fait aider pour le coup par un certain Bruno Cathala (spécialiste au demeurant du jeu à 2 bien retor : Mr Jack, Long Horn, Button Up ! ou le récent Raptor). Pourtant Duel, c'est comme 7 wonders mais en différent.

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7 Wonders Duel et son grand frère.

Dans le fond, On retrouve dans Duel des éléments de 7 wonders : C'est un jeu de developpement où l'on va jouer 3 âges et au cours de ces âges, on va acheter des ressources pour construire des bâtiments qui vont, in fine, nous rapporter des points de victoire. On a les mêmes ressources que 7 wonders mais aussi les mêmes bâtiments. Les habitués ne seront pas perdus : les cartes bleues qui sont directement des points de victoire, les cartes jaunes qui aident au commerce, les cartes rouges qui sont la puissance militaire et enfin les cartes vertes : le scientifique. On retrouve aussi le chaînage : L'achat d'une carte permet d'accéder gratuitement à d'autres cartes sur l'âge suivant. Il y a aussi les guildes et bien évidemment les merveilles. Le tour de jeu ne change pas : On choisit une carte et on a le choix uniquement entre 3 actions : la poser devant soi à condition de payer son coût, la defausser pour gagner des sous ou la sacrifier pour construire une merveille.

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L'une des merveilles de Duel. Chaque joueur n'en n'a pas une mais quatre à construire !

Alors qu'est-ce qui change ? D'abord la mécanique principale pour choisir une carte : Dans Duel, il n'y a plus de draft (le fait de choisir une carte parmis celles qu'on a en main puis de passer sa main à son voisin). Les cartes de chaque âge sont toutes présentes sur la table sous la forme d'une espece de pyramide ou d'un mah-jong. On ne pourra prendre qu'une carte “accessible”, comprendre une carte qui n'est pas partiellement recouverte par une autre carte. Se faisant, il est possible de rendre accessibles à son adversaire d'autres cartes.

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La fameuse pyramide au début de l'âge 1. Seulement 6 cartes sont accessibles.

Tout le sel du jeu est là : Choisir une carte en sachant et en anticipant ce qui va être disponible les prochains tours pour soi ou pour son adversaire. Sachant qu'il y a des cartes cachées qui seront révélées une fois qu'elles seront accessibles. Rien que ce mécanisme préfigure d'un jeu extremement malin où chaque coup devra être minutieusement réfléchi.

Autre nouveauté : Le jeu vient avec un petit plateau sur lequel va évoluer un jeton. Pour chaque symbole militaire (cartes rouges) que l'on gagne, le jeton avance vers l'adversaire. Une fois arrivé à l'un des bouts de la piste, c'est la défaite pour le joueur qui s'est fait marcher dessus militairement. Aussi, le fonctionnement des cartes scientifiques (vertes) a été revu : plus de calculs fastidieux pour connaitre ses points de victoire. Ici, c'est très simples : Les cartes vertes disposent de 7 symboles différents, si on en recupère 6. La victoire est aussi immédiate. Il faudra alors faire très attention aux suprématies militaire et scientifique pour ne pas subir la stratégie de l'adversaire.

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L'échelle militaire, en début de partie, avec le pion au milieu.

Enfin, la dynamique du commerce n'est pas la même : On peut toujours acheter des ressources mais on achète à la banque, pas à son adversaire. Par contre, on paie plus chère la ressource que possède déjà l'adversaire et plus il en possède, plus ca coute cher ! Dans ces conditions, on va tâcher d'éviter les monopoles de ressources. On peut aussi vendre une carte dont on ne veut pas à la banque. Ca n'est plus le “choix par defaut” que nous proposait 7 wonders mais ca peut être extrement pratique pour éliminer une carte que l'adversaire convoitait ou pour éviter de rendre de nouvelles cartes accessibles à l'adversaire.

De par son système de draft, on peut reprocher à 7 wonders son côté opportuniste : On ne controle pas sa main et bien souvent il faut faire avec et s'adapter. Dans 7 wonders : Duel, on retrouve les éléments de 7 wonders mais dans un système de jeu nouveau voire novateur. Ces nouveaux éléments qu'apporte Duel font de cette version de 7 wonders un “vrai” jeu à deux plein de stratégie et de reflexion. Son seul défaut est d'être difficile à sortir : L'incovénient de tout jeu à deux : quand on joue, c'est bien souvent à plus que deux.
Bref, c'est une réussite pour Messieurs Bauza et Cathala pour les qualités intrasèques du jeu mais aussi une réussite commerciale : On a parlé de sélection de Noël, laissez tomber pour ce jeu là : Il est déjà sold out dans la plupart des boutiques. Il nous reste plus qu'à attendre un reprint et puis probablement l'année prochaine : Une extension serait déjà en préparation !

Hedi N.